In this devastating expose', the authoritative Le Monde details how the Butchers of Beijing are losing the "war against the Devil" of the Coronavirus, how this pandemic is devastating Chinese society and its economy, and unmasks the growing desperation and disorientation of the autocratic irresponsible and unaccountable Chinese Dictatorship in the face of a crisis that is now assuming blunt geopolitical confrontational tones, notably toward the West. Enjoy!
Coronavirus
: la Chine dénonce sa mise en quarantaine mondiale en pleine épidémie
Pékin critique les
mesures prises par de nombreux pays, notamment les Etats-Unis, pour éviter la
propagation, alors que le bilan ne cesse de s’alourdir.
Par Frédéric Lemaître Publié aujourd’hui à 11h06, mis à
jour à 18h10
Deux semaines après la
mobilisation générale contre le coronavirus décrétée par Xi Jinping le 20 janvier, la
« guerre contre le démon » est loin d’être gagnée. Bien au
contraire. Avec 2 829 nouveaux cas annoncés lundi 3 février,
portant à plus de 17 200 le total des personnes infectées en Chine,
l’épidémie, qui a causé plus de 360 décès, ne cesse de progresser.
Une ville, Wenzhou,
pourtant située à plus de 800 kilomètres à l’est de Wuhan,
l’épicentre de l’épidémie, a été à son tour mise en quarantaine dimanche.
Ses 9 millions d’habitants n’ont plus le droit de sortir de chez eux,
à l’exception d’un membre de chaque famille tous les deux jours, pour se
ravitailler.
Par ailleurs, le
coronavirus a fait son premier mort à l’étranger : un résident de Wuhan,
arrivé aux Philippines le 21 janvier, y est décédé dimanche
2 février. L’internationalisation de la crise, officialisée par
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 30 janvier, amène la Chine à
se battre sur un nouveau front depuis ce week-end : le terrain
diplomatique.
362 morts du
coronavirus au 3 février 2020
Ce
tableau présente les cas d'infections confirmées et les cas
mortels de coronavirus dans le monde. Dernière mise à jour le 03/02/2020 à
10 h 13.
Sous silence
Entre les voisins
(Corée du Nord, Russie, Mongolie, Kazakhstan, Népal) qui ferment leurs
frontières terrestres et des pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et
Israël qui, à la suite des Etats-Unis, interdisent depuis ce week-end l’entrée
de leur territoire aux étrangers venant de Chine, ce pays a l’impression d’être
lui-même placé en quarantaine. Les pays du G7 – dont Pékin n’est pas
membre – ont en outre prévu de se concerter pour apporter une réponse
coordonnée à la crise sanitaire.
« Il faudrait éviter les actions unilatérales comme les
restrictions de voyager, car de telles mesures peuvent affecter les
économies. » Dans le China Daily
En Chine, ces
informations sont passées sous silence. Au contraire, c’est la solidarité
internationale qui est mise en avant. A la fin du journal télévisé de
19 heures, dimanche, une présentatrice a lu, imperturbable, les
communiqués de soutien, voire de félicitations venus du Laos, du Pakistan,
d’Afrique du Sud, du Liban, d’Iran, d’Argentine, du Mexique et du Costa Rica.
Ce journal télévisé qui, il y a encore deux semaines, ne consacrait que
quelques minutes à l’épidémie, diffuse désormais d’innombrables reportages sur
les vaillants soldats et personnels de santé, souvent membres du Parti
communiste, présentés comme luttant sans relâche contre le coronavirus. Lundi
3 février, Le Quotidien du peuple, l’organe
officiel du Parti communiste, consacre une audacieuse page à « la
contribution importante de la Chine à la santé du monde ».
Mais le réseau
diplomatique et la presse officielle en anglais font entendre un tout autre son
de cloche : celui d’une Chine exaspérée d’être mise elle-même en
quarantaine. « L’interdiction faite aux étrangers qui ont voyagé
en Chine durant les quatorze derniers jours d’entrer aux Etats-Unis est la
réponse la plus extrême parmi tous les pays. Nous sommes en droit de demander
aux Etats-Unis de faire preuve de respect pour la Chine [en raison
des] immenses sacrifices qu’elle fait dans son combat contre le
désastre », écrit Hu Xijin, le rédacteur en chef du Global
Times sur Twitter.
Ligne de défense
« Il faudrait
éviter les actions unilatérales comme les restrictions de voyager prises à
l’encontre des citoyens chinois par certains pays, même après que
l’Organisation mondiale de la santé s’est prononcée contre, car de telles
mesures peuvent affecter les économies [ainsi que ] le partage d’information et
d’échantillons de microbes et de virus qui constituent un élément déterminant
dans la recherche contre l’épidémie », écrit le China
Daily lundi 3 février.
La ligne de défense de
la Chine est claire. S’appuyant sur le soutien reçu depuis le 28 janvier
par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros
Adhanom Ghebreyesus, Pékin estime être irréprochable dans son combat contre le
virus. Xi Jinping n’a-t-il pas déclaré le 28 janvier qu’il n’avait aucun
doute que la Chine allait gagner cette « guerre » ?
Mais la propagande hésite.
Bien que Xi Jinping
parle de « démon », d’autres relativisent le virus.
S’inspirant de Donald Trump, le porte-parole du ministère des affaires
étrangères, Zhao Lijian, a recours aux lettres capitales sur Twitter pour
diffuser l’essentiel de son message : « AUCUNE RAISON DE
SURREAGIR ET DE PANIQUER. Le nouveau coronavirus de Wuhan se situe tout en bas
de la liste des virus mortels dans l’histoire. Pourtant, il apparaît comme plus
meurtrier et effrayant. La raison est l’information à l’ère du numérique. Notre
prudence et le sens des responsabilités sont plus importants à l’ère du
numérique », explique-t-il.
Selon Pékin, non
seulement la Chine est désormais une grande puissance scientifique à la pointe
de la lutte contre les épidémies, mais le coronavirus n’est pas si dangereux
que « l’hystérie des médias occidentaux » le laisse
supposer. « Par exemple, alors que certains médias occidentaux
consacrent des “unes” retentissantes au coronavirus chinois (…),
peu de médias ont fait leurs gros titres sur le rapport du centre pour la
prévention et le contrôle des maladies du 31 janvier qui dit
qu’actuellement 10 000 personnes sont mortes et
180 000 hospitalisées aux Etats-Unis en raison de la
grippe », écrit le China Daily.
Pourtant, il arrive
même aux diplomates chinois de déraper. L’ambassadeur de Chine en Israël, Dai
Yuming, s’est permis de faire un parallèle avec la Shoah. « Des
millions de juifs étaient massacrés et de nombreux juifs étaient interdits
d’entrée dans certains pays. Des pays leur ont ouvert leurs portes : la
Chine était l’un d’entre eux », a expliqué l’ambassadeur au cours
d’une conférence de presse… avant de présenter ses excuses. Une sortie qui
témoigne de la nervosité des dirigeants chinois.
L’ambassadeur chinois
aux Etats-Unis, Cui Tiankai, a lui pointé un « virus politique qui
empêcherait la Chine et les Etats-Unis de travailler main dans la main pour
faire face à leurs défis communs ». Pour la Chine, les Etats-Unis
cherchent à profiter du virus pour l’affaiblir. Lundi 3 février, lors du
point de presse quotidien du ministère des affaires étrangères chinois, sa
porte-parole, Hua Chunying, a accusé les Etats-Unis de « n’avoir
fourni aucune assistance concrète » et de n’avoir fait « que
créer la panique ».
Lire
aussi : la Russie expulse les malades étrangers et bouscule sa relation avec la
Chine, sa grande alliée
Affaire de géopolitique
Détail révélateur, sur
les six points de vue publiés ce lundi 3 février sur le site du quotidien Global
Times, quatre concernent les réactions occidentales, notamment
américaines, au coronavirus : « Les Etats-Unis sont immoraux
en attaquant le combat de la Chine contre le virus », « le virus
déchaîne le racisme dans les sociétés occidentales », « le virus ne
donnera pas plus de pouvoir aux Etats-Unis dans la deuxième phase des
négociations commerciales », « les accusations et les insultes ne
détourneront pas la Chine du combat contre le coronavirus ». Pour
Pékin, le virus est désormais autant affaire de géopolitique que de santé
publique.
Et cela risque de
durer tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle. Zhong Nanshan, le
scientifique de 83 ans qui a été l’un des pionniers de la lutte contre le
SRAS en 2003 et qui est une véritable idole en Chine, a d’ailleurs
assombri ses prévisions : le 28 janvier, il affirmait que le pic de
l’épidémie serait atteint « dans sept ou dix jours ». Mais,
le 2 février, il a repoussé cette échéance à « dix à quatorze
jours ». Autre signe de l’aggravation de la crise : alors
que la Chine insiste sur la transparence dont elle fait preuve, le magazine Caixin, le
journal le plus en pointe sur l’épidémie, n’a pas pu « pour des
raisons techniques » diffuser, dimanche, son dernier
article : à l’aide de multiples témoignages, il montrait que de nombreux
décès n’étaient pas pris en compte dans les chiffres officiels.
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