Commentary on Political Economy

Sunday 6 December 2020

THINGS FALL APART. THE CENTRE CANNOT HOLD

 

Général de Villiers : «Ma crainte, c'est la guerre civile»

Dans une longue interview au «Parisien», l'ancien chef de l'État-Major français revient sur la crise sanitaire et l'émoi autour des «violences policières».

Mis à jour 
Le général Pierre de Villiers est «inquiet» sur la situation de la France et souhaite que le gouvernement adopte une stratégie sur le long terme.
Le général Pierre de Villiers est «inquiet» sur la situation de la France et souhaite que le gouvernement adopte une stratégie sur le long terme. ERIC PIERMONT / AFP

«Six crises se superposent : sanitaire, sécuritaire, économique, financière, géostratégique et évidemment politique», alerte le général Pierre de Villiers dans un entretien au Parisien. Pour l'ancien chef d'état-major des armées, face à un «climat actuel au mieux morose, au pire éruptif, en tout cas très instable», les Français ont besoin d'autorité et d'une stratégie claire «qui amène la confiance», «carburant de l'autorité». Alors que la situation était «très dégradée» avant le début de la pandémie, le confinement est comme «un couvercle sur la marmite».

Les changements successifs de stratégie, les incohérences au sein même du gouvernement, les ordres contradictoires expliquent pour le général «cette crise d'autorité». L'issue ne sera pas immédiate malgré des efforts, «on va mettre trois, quatre, cinq générations à restaurer l'équilibre entre fermeté et humanité. [...] La tâche est gigantesque».

Violences et «point de rupture»

Le général de Villiers se dit «totalement choqué» par les «violences policières» de ces derniers jours. «La violence entraîne la violence, explique-t-il, les forces de l'ordre sont à cran, victimes de violences jamais vues depuis Mai 68». Il est temps «de faire halte-au-feu», de «poser son sac» et de «réfléchir».

Face à ce climat, l'ancien chef des armées françaises est «inquiet» et craint «une guerre civile». En s'appuyant sur son expérience de militaire, il dresse le portrait d'une France affaiblie, potentiellement au bord d'une explosion sociale, économique et politique : «cela peut basculer lentement, ou très rapidement s'il y a une étincelle comme en 1789 ou en 1914».

Il appelle le gouvernement à «donner un ordre d'idée du temps, avec les points essentiels à résoudre» qui sont «la réhumanisation de la société», «la cohésion nationale» et le travail. Le général croit au «génie propre de la France» mais elle doit «sortir de cette dépression collective» en «rassemblant les bonnes volontés et les talents» et en «réconciliant les Français», avant «qu'il ne soit trop tard».

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