Commentary on Political Economy

Thursday 27 May 2021

 

IN WHAT DEEPEST BULGE OF HELL IS POPE FRANCIS HIDING?

Un évêque et dix-sept ecclésiastiques arrêtés en Chine

Une agence de presse italienne relate l'arrestation à Xinxiang de Mgr Giuseppe Zhang Weizhu, un évêque de l'Église clandestine ainsi que de sept prêtres et dix séminaristes.

Mis à jour 
Le drapeau chinois flotte au vent devant une cour de justice de Pékin.
Le drapeau chinois flotte au vent devant une cour de justice de Pékin. CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERS

La répression de l'Église clandestine (reconnue par le Saint-Siège mais pas par Pékin) se poursuit en Chine, où, d'après l'agence de presse italienne AsiaNews, l'évêque de Xinxiang, Mgr Giuseppe Zhang Weizhu, a été arrêté vendredi 21 mai à Shaheqiao, dans la province de Hebei. Le prélat âgé de 61 ans avait la charge depuis 1991 de ce diocèse non-officiel, qui compte au moins une centaine de milliers de croyants. Il a déjà effectué de nombreux séjours en prison.

La veille de son arrestation, une impressionnante descente de police aurait été montée par les autorités de la province, relate toujours AsiaNews. Les agents auraient pénétré dans la petite usine qui servait de séminaire au diocèse, arrêtant là quatre prêtres qui enseignaient, trois autres qui se trouvaient sur place et dix séminaristes qui suivaient leurs études, ainsi que le fidèle ayant mis le lieu à disposition de l'évêque. Leurs effets personnels ont été confisqués.

Pour de nombreux fidèles sur place, les tractations diplomatiques entre Rome et Pékin s'apparentent donc à une forme de trahison.

Au vu de l'important déploiement de policiers, tout semble indiquer une opération policière prévue de longue date. Les forces de l'ordre du régime communiste s'activent à présent pour retrouver d'éventuels autres séminaristes ayant échappé à leur arrestation, explorant des habitations à la recherche d'indices attestant de la foi des occupants (objets pieux, livres, icônes...).

Les policiers fouillent les maisons

Malgré un accord signé entre le Vatican et la Chine en 2018 et renouvelé en octobre dernier, les persécutions se poursuivent et même s'intensifient à travers le pays, le régime semblant décider d'en finir avec cette Église clandestine. Pour de nombreux fidèles sur place, les tractations diplomatiques entre Rome et Pékin s'apparentent donc à une forme de trahison. En se mettant d'accord sur la nomination de nouveaux évêques reconnus par les deux parties, l'Église paraît prendre en effet ses distances avec la composante clandestine persécutée en Chine depuis de nombreuses années. Quant aux autorités communistes, elles continuent de lutter activement contre la persistance d'activités religieuses ou théologiques non autorisées et échappant donc au contrôle de l'État.

«Des millions de catholiques chinois peuvent constater, jour après jour, que leur liberté de culte, de réunion, d'information et de formation est toujours entravée ou niée et que les persécutions récurrentes ne cessent pas», analyse l'historien de l'Église Yves Chiron dans sa lettre d'information mensuelle, Aletheia. L'auteur de La longue marche des catholiques de Chine (Artège, 2019) rappelle l'histoire tourmentée de cette Préfecture apostolique de Xinxiang dont l'évêque fut arrêté, interrogé puis expulsé presque dès l'arrivée du régime communiste, et d'où tous les missionnaires furent arrêtés ou expulsés à leur tour entre 1950 et 1952. Cette nouvelle vague d'arrestations plonge une fois encore les cent mille fidèles de la région «dans la tourmente», conclut-il.

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