Commentary on Political Economy

Monday 25 October 2021

 Amnesty International ferme ses bureaux à Hongkong par crainte de représailles

Les bureaux d’Amnesty International à Hongkong en octobre 2021.

Les bureaux d’Amnesty International à Hongkong en octobre 2021. ISAAC LAWRENCE / AFP

L’organisation Amnesty International a annoncé, lundi 25 octobre, la fermeture de ses bureaux à Hongkong. « Cette décision, prise le cœur lourd, est due à la loi sur la sécurité nationale de Hongkong, qui rend impossible en pratique pour les organisations de défense des droits humains de travailler librement et sans crainte de sérieuses représailles de la part du gouvernement », a expliqué dans un communiqué la présidente du bureau international de l’ONG, Anjhula Mya Singh Bais.


« Hongkong a longtemps été une base régionale idéale pour les organisations internationales de la société civile », a-t-elle poursuivi. « Mais le fait que les groupes locaux de défense des droits et les syndicats aient été récemment pris pour cibles est le signal d’une intensification de la campagne menée par les autorités pour débarrasser la ville de toute voix dissidente. Il est de plus en plus difficile pour nous de continuer à travailler dans un environnement aussi instable », a ajouté la présidente d’Amnesty.


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L’ONG dispose de deux bureaux à Hongkong : sa section locale et son quartier général régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique. Le premier fermera le 31 octobre et le second d’ici à la fin de 2021.


« Environnement de répression et perpétuelle incertitude »

Adoptée en juin 2020, la loi sur la sécurité nationale a radicalement transformé le paysage politique, culturel et légal du territoire. Selon Pékin, cette législation draconienne a permis à Hongkong de retrouver la stabilité après les manifestations prodémocratie parfois violentes de 2019.


Le texte punit sévèrement toute infraction considérée par la Chine comme constitutive de sécession, subversion, collusion avec des forces étrangères ou de terrorisme. Rédigé de façon très floue, il rend en fait illégale l’expression de presque toute forme d’opposition, certains crimes contre la sécurité nationale étant passibles de la prison à vie. « L’environnement de répression et de perpétuelle incertitude créé par la loi sur la sécurité nationale rend impossible de savoir quelles activités pourraient conduire à des sanctions criminelles », a déploré Amnesty International.

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