Commentary on Political Economy

Saturday 25 December 2021

NEXT ENEMIES OF THE WEST (AND OUR NEXT TARGET FOR EXTERMINATION): FILTHY INDIAN HINDU MAGGOTS!

 

En Inde, les violences contre les chrétiens se multiplient

Entre janvier et octobre, plus de 300 attaques contre la minorité religieuse et ses lieux de culte ont été perpétrées par des extrémistes hindous. 

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Publié aujourd’hui à 03h37, mis à jour à 04h34  

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Des chrétiens célèbrent la messe de Noël dans une église de Chennai (Inde), le 25 décembre 2021.

A 5 h 45 du matin, jeudi 23 décembre, le père Joseph Anthony Daniel a été réveillé par un coup de téléphone. L’église Saint-Joseph de la paroisse de Soosaipalya, dans le Karnataka (sud de l’Inde), vieille de 152 ans, avait été vandalisée dans la nuit. « La statue de saint Antoine et celle du petit Jésus qu’il tenait dans ses bras ont été décapitées par un jet de pierre », décrit le prêtre, qui s’est immédiatement rendu au poste de police pour porter plainte. « Tout le village est sous le choc. Nous sommes une paisible paroisse catholique de 78 familles, je ne comprends pas les motivations des vandales, à la veille de Noël », s’étonne-t-il.

Cette attaque s’inscrit dans une vague de violences à l’encontre de la minorité chrétienne en Inde. Au cours des dix premiers mois de l’année, plus de 300 attaques contre des chrétiens et leurs lieux de culte ont été perpétrées par des extrémistes hindous à travers le pays, selon un décompte de plusieurs organisations de défense des droits humains.

Entre janvier et novembre, rien que dans le Karnataka, trente-neuf incidents visant des chrétiens ont été recensés par le People’s Union for Civil Liberties (PUCL), une organisation non gouvernementale. Dans son rapport, publié le 14 décembre et intitulé « Criminaliser la pratique de la foi », PUCL souligne que les auteurs de toutes ces attaques sont membres d’organisations extrémistes hindoues, tel que le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), organisation paramilitaire et matrice idéologique du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du premier ministre Narendra Modi.

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« Les conversions sont devenues un crime »

Dans le Karnataka, cette recrudescence des violences contre les chrétiens se déroule sur fond d’accusations de conversions forcées. Le BJP, au pouvoir dans cet Etat, affirme que les conversions au christianisme y sont rampantes et les autorités locales y ont même ordonné, fin octobre, un recensement de toutes les églises et des prêtres qui y officient. Le chef de l’exécutif, Basavaraj Bommai, n’a pas hésité à parler de lente « invasion religieuse »« L’idée de conversions de masse relève du mythe ; d’ailleurs, le pourcentage de chrétiens dans la population indienne ne cesse de diminuer », souligne Peter Machado, archevêque de Bangalore, la capitale du Karnataka, où les chrétiens représentent moins de 2 % de la population. A l’échelle nationale, ils ne sont que 2,3 %, dans une Inde à 80 % hindoue.

Le jour où l’église Saint-Joseph de Soosaipalya a été vandalisée, le Karnataka adoptait une loi anti-conversion controversée. Cette dernière impose des restrictions drastiques aux conversions et aux mariages interreligieux. Les sanctions prévues peuvent aller jusqu’à dix ans de prison. « Les conversions sont devenues un crime, c’est une atteinte à la liberté religieuse mais aussi au droit à la vie privée », regrette Peter Machado. La communauté chrétienne craint également que cette loi galvanise les milices autoproclamées et favorise de nouvelles violences.

Près d’une dizaine d’Etats indiens possèdent déjà des lois similaires. Les défenseurs des droits humains considèrent qu’elles ciblent les communautés chrétiennes et musulmanes du pays. En Uttar Pradesh, Etat du Nord dirigé par un moine extrémiste hindou, des dizaines de musulmans ont été arrêtés après avoir été accusés d’avoir forcé leur épouse à se convertir à l’islam. « Cela fait partie de l’agenda du BJP et du RSS, qui considèrent que l’islam et le christianisme sont des religions étrangères qui n’ont pas leur place en Inde », indique Apoorvanand, professeur d’hindi à l’université de Delhi et commentateur politique. Cela n’a pas empêché Narendra Modi de rencontrer le pape François au mois d’octobre et de l’inviter à se rendre en Inde.

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« Impunité totale »

Après l’arrivée au pouvoir des nationalistes hindous en 2014, ce sont d’abord les attaques contre les musulmans qui ont connu une recrudescence. Au nom de la protection des vaches, considérées comme sacrées en Inde, des extrémistes hindous ont lynché des dizaines de musulmans, visés pour leur association au commerce ou à la consommation de bovins. Puis les attaques contre les chrétiens ont commencé à se multiplier. « Le BJP et le RSS utilisent tous les moyens à leur disposition pour persécuter ces minorités religieuses : d’abord, par le biais de la loi ; ensuite, via des petits voyous appartenant à des organisations qui leur sont affiliées et qui jouissent d’une impunité totale ; et enfin, par la diabolisation », poursuit Apoorvanand.

L’une des attaques les plus glaçantes s’est déroulée le 3 octobre à Roorkee, dans l’Etat de l’Uttarakhand. Ce jour-là, une foule de plus de 200 personnes a saccagé une église évangélique juste avant la messe du dimanche. « Ils ont fait irruption dans le hall et j’ai entendu des chants : Longue vie au dieu RamLongue vie à notre mère patrie l’Inde », se remémore Eva Lance, la fille du pasteur. « Ils ont décroché la croix et ont jeté la Bible au sol », poursuit la jeune femme de 25 ans. L’un des volontaires de l’église a été violemment frappé par des hommes armés de barres de fer. « Ils l’ont traîné sur la route et il gisait dans une marre de sang », témoigne-t-elle. « Ce n’est que le début, vous ne perdez rien pour attendre », auraient menacé des voix dans la foule.

Près de trois mois plus tard, la police n’a procédé à aucune arrestation, mais des fidèles font l’objet d’une plainte pour conversions forcées. « Les chrétiens indiens possèdent des ressources limitées pour combattre le pouvoir qui se déchaîne contre eux. C’est au monde d’en prendre note et d’empêcher ce qui est, en fait, un projet d’extermination », juge Apoornavand.

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