Commentary on Political Economy

Wednesday 2 February 2022

EUROPEAN POWERLESSNESS (OHNMACHT, IMPUISSANCE): WHY I FEEL DISGUST FOR GERMANY AND WESTERN EUROPE

 Crise ukrainienne : « Poutine veut mettre au jour l’impuissance européenne et les hésitations américaines »

Tribune. La menace d’invasion russe de l’Ukraine, caractérisée par la présence de 100 000 soldats à la frontière, agite le spectre d’une guerre territoriale et d’un changement de frontière par la force sur le continent européen. La question ukrainienne ne peut être l’affaire seule des Etats-Unis. Elle concerne en premier plan la sécurité de l’Union européenne (UE) et exige le « réarmement stratégique » des Européens prôné par Emmanuel Macron devant le Parlement européen, le 19 janvier.


C’est l’Europe que Poutine vise à travers l’Ukraine. Il ne peut ignorer que les portes de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont aujourd’hui fermées à l’Ukraine. Au sommet de l’OTAN de Bucarest de 2008, la France et l’Allemagne se sont opposées à l’ouverture d’un Membership Action Plan [plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN], donc des négociations d’accession, avec l’Ukraine et la Géorgie. Un communiqué final de compromis, s’est contenté de promettre, sans date ou processus, que les deux pays deviendraient membres. Quatorze ans plus tard, la posture de l’OTAN vis-à-vis de l’Ukraine n’a pas changé. Ce n’est pas l’OTAN mais bien la négociation d’un traité de libre-échange avec l’UE qui a entraîné le mouvement proeuropéen de Maïdan en 2014, le renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch et l’usage de la force par Moscou.


« Cette crise est embarrassante pour Washington, qui voulait rendre la relation avec la Russie “stable et prévisible” pour se concentrer sur la rivalité avec la Chine »


C’est l’annexion de la Crimée et le soutien aux séparatistes [prorusses soutenus et armés par Moscou] du Donbas qui a réveillé les velléités otaniennes de l’opinion publique ukrainienne, pas l’inverse. Poutine voit aujourd’hui une Ukraine qui lui échappe, et vise à se rapprocher du reste de l’Europe. L’affaire ukrainienne représente ici un intérêt bien plus central pour l’Europe que pour les Etats-Unis. Nos intérêts comme nos valeurs exigent de refuser qu’un pays en Europe, qui a voté pour son indépendance de l’Union soviétique en 1991 à 92 %, soit empêché par la force de choisir librement son destin.

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