Commentary on Political Economy

Monday 21 March 2022

A QUARTER OF RUSSIAN GENERALS ALREADY KILLED

 

Guerre en Ukraine : cinq généraux et un amiral russes seraient déjà morts au combat

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Un char russe détruit dans la région de Kiev.
Un char russe détruit dans la région de Kiev. - / AFP

Depuis le début de son offensive, l'armée russe aurait perdu un quart de ses généraux en Ukraine, ainsi qu'un amiral.

Depuis le début de l'«opération militaire spéciale» en Ukraine, la Russie subit de lourdes pertes, humaines comme matérielles. Les bilans communiqués sont évidemment à prendre avec une grande prudence, car la bataille de l'information fait rage. Mais l'Ukraine dénombrait près de 15.000 soldats russes tués au 19 mars. De son côté, le Kremlin ne communique quasiment pas sur ces chiffres. Son dernier bilan remonte au 2 mars et comptabilisait moins de 500 morts. La vérité doit vraisemblablement se situer entre les deux. Peut-être à 7000, comme l'indiquaient des fonctionnaires du Pentagone au New York Times la semaine dernière. Mais ces pertes ne sont pas les plus inquiétantes pour l'armée russe. Ces derniers jours, l'Ukraine et les médias occidentaux se font le relais de la mort de pas moins de cinq généraux et d'un amiral depuis le début de la guerre.

Si seulement deux d'entre elles ont été confirmées par le Kremlin, ce chiffre signifierait que les troupes de Vladimir Poutine ont perdu un quart de leurs généraux en moins d'un mois, puisque les différents analystes estiment à une vingtaine leur nombre sur le terrain. Comment expliquer ce taux de mortalité très élevé ? Il paraît peu probable que ces hauts gradés se trouvent suffisamment proches de la ligne de front pour être exposés au feu ennemi. S'en sont-ils inhabituellement approchés pour reprendre le contrôle d'opérations mal engagées ? Ou l'Ukraine cible-t-elle précisément les officiers russes de haut niveau ? Au Wall Street Journal , un membre du cercle restreint du président Zelensky a déclaré que l'Ukraine disposait d'une équipe de renseignement militaire dédiée à cibler la classe des officiers russes. Le Figaro fait le point sur les généraux annoncés morts depuis le début de la guerre.

Major-général Andreï Soukhovetsky

Commandant de la 7e division aéroportée et commandant adjoint de la 41e armée interarmes, le major-général Sukhovetsky aurait été tué au combat au début de l'offensive russe (entre le 28 février et le 3 mars). Les causes de sa mort diffèrent selon les sources. D'après The Independent , ce général chevronné a été abattu par un tireur d'élite, pendant le siège de Marioupol. Cependant, la 41e armée opère depuis le début de la guerre dans le nord de l'Ukraine, loin de la région de Marioupol. Sukhovetsky aurait plus vraisemblablement été tué au cours de l'assaut sur l'aéroport d'Hostomel.

La mort de ce haut gradé est, pour l'heure, la seule confirmée par les Russes. D'abord par un groupe de vétérans, puis par le site d'information Pravda, qui relayait un message d'un de ses compagnons d'armes sur les réseaux sociaux. Sans le nommer, Vladimir Poutine a lui-même confirmé dans un discours la mort d'un général, une semaine après le début du conflit. Andrey Sukhovetsky a été décoré pour son rôle dans l'annexion de la Crimée. Il a également participé aux campagnes géorgienne et syrienne de la Russie.

Major-général Vitaly Gerasimov

Vétéran de la Seconde guerre de Tchétchénie, de la campagne syrienne et de l'annexion de la Crimée, le major-général Vitaly Gerasimov était chef d'état-major de la 41e armée interarmes. D'après les services de renseignements ukrainiens, il aurait été tué le 7 mars à l'extérieur de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, avec d'autres officiers supérieurs. Les circonstances de sa mort sont inconnues, et la Russie n'a pas communiqué sur ce décès.

En revanche, le très sérieux site d'investigation Bellingcat confirme la mort de Gerasimov, de source russe. Les journalistes ont également eu accès à une conversation interceptée entre deux officiers russes du FSB évoquant le décès du général et se plaignant de leurs moyens de communication. Si cette perte est avérée, il s'agirait du deuxième officier supérieur de la 41e armée abattu.

Major-général Andreï Kolesnikov

Commandant de la 29e armée interarmes, le major-général Andreï Kolesnikov aurait été tué au combat le 11 mars, dans des circonstances indéterminées et à une localisation inconnue. Sa mort a été confirmée par des responsables de l'Otan et par Anton Gerashchenko, conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur, sur sa chaîne Telegram. Le Kremlin n'a, lui, pas communiqué sur son décès.

Major-général Oleg Mityaev

Commandant de la 150e division de fusiliers motorisés russes, une unité créée en 2016, le général de division Oleg Yuryevich Mityaev aurait été abattu aux alentours du 15 mars, alors qu'il participait au siège de Marioupol. Sur Telegram, Anton Gerashchenko a publié une photo de ce qu'il a indiqué être le corps de l'officier décédé. Il a précisé que son unité avec été créée spécialement pour participer aux affrontements dans le Donbass. Le régiment Azov, souvent qualifié de «néo-nazi», a revendiqué cette perte, qui n'a, là non plus, pas été confirmée par le Kremlin.

Lieutenant-général Andreï Mordvichev

Commandant de la 8e armée russe, le lieutenant-général Andreï Mordvichev serait le plus haut gradé tué en Ukraine jusqu'à maintenant (deux étoiles). Selon l'Ukraine, il aurait été abattu dans la région de Chernobyvka, près de Kherson, une ville occupée par les Russes. Aleksey Arestovich, conseiller du président Zelensky, a indiqué qu'il était mort lors d'une frappe aérienne contre l'aérodrome de Chernobaevka, tenu par l'envahisseur. Là encore, le Kremlin n'a pas confirmé ce décès.

Vice-amiral Andreï Paliï

Commandant adjoint de la Flotte russe de la mer Noire, Andreï Paliï, aurait été tué dans les combats entre forces russes et ukrainiennes près de Marioupol, ont annoncé dimanche 20 mars des responsables russes. «Andreï Nikolaïevitch Paliï a été tué dans les combats visant à libérer Marioupol des nazis ukrainiens», a écrit sur Telegram Mikhaïl Razvojaïev, le gouverneur de Sébastopol.

D'après lui, Andreï Paliï, un «vrai officier issu d'une dynastie militaire» qui jouissait d'une «grande autorité sur la flotte» russe, a péri samedi dans les affrontements autour de Marioupol, une ville portuaire stratégique du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe depuis plusieurs semaines. Selon les médias russes, Andreï Paliï a été en 2020 commandant adjoint des forces russes en Syrie, où la Russie intervient militairement depuis septembre 2015 en soutien aux forces du régime de Bachar al-Assad.

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