Commentary on Political Economy

Tuesday 1 March 2022

 Guerre en Ukraine : Bruno Le Maire estime que les sanctions occidentales vont « provoquer l’effondrement de l’économie russe »

Le ministre de l’économie a reconnu, mardi, que les sanctions drastiques contre Moscou ne seront pas sans conséquences sur les entreprises françaises.


Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui à 11h13, mis à jour à 12h04 

Temps deLecture 2 min.


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Le propos ne souffre pas du début d’une ambiguïté : « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », a déclaré Bruno Le Maire, mardi 1er mars sur Franceinfo, au moyen des sanctions économiques occidentales imposées en réponse à l’invasion russe en Ukraine. « Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l’Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économique, a estimé le ministre de l’économie. Nous visons Vladimir Poutine, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe. »


La totalité des avoirs russes que les alliés vont geler représente « presque 1 000 milliards de dollars », a déclaré le ministre, qui ajoute : « Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie », au lendemain d’un relèvement massif des taux d’intérêt à 20 % de la banque centrale russe. « Les réserves de change russes sont en train de fondre comme neige au soleil et le fameux trésor de guerre de Vladimir Poutine est déjà réduit à presque rien », a-t-il dit.


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« L’urgence est de relever le coût de la guerre pour le président Poutine », a dit lundi la présidence française, en estimant que les sanctions déjà prises « font plus mal que le président Poutine ne l’avait anticipé ». M. Le Maire a également dit mardi que le peuple russe allait subir les effets des sanctions « en raison de son dirigeant » ; « On ne sait pas faire autrement », a-t-il reconnu.


Plongeon du rouble

Fermeture des espaces aériens, gel d’avoirs de personnalités ou d’entreprises, remise en question de liens financiers ou commerciaux… L’Europe et les Etats-Unis en tête ont multiplié les annonces ces derniers jours afin de dissuader Moscou de poursuivre ses assauts sur l’Ukraine. Une des dernières mesures en date, le blocage des avoirs en devises de la banque centrale russe détenus à l’étranger, a provoqué un plongeon de la monnaie russe lundi, tandis que de nombreuses personnes se sont précipitées à la banque pour retirer du liquide. En urgence, la Russie a interdit lundi à ses résidents de transférer des devises à l’étranger et obligé les exportateurs russes à convertir une grande partie de leurs revenus en roubles.


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Sur la question des dommages collatéraux que ce train de sanctions va avoir sur l’économie française, le ministre a reconnu que « l’Europe aura peut-être un peu plus d’inflation, parce que peut-être que les prix du gaz vont un peu augmenter ». Le ministre a dit vouloir prolonger le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie au-delà de son terme prévu en juin.


Concernant les protections apportées par l’Etat, le ministre a distingué entre les ménages et les entreprises. « Nous avons pris la décision de protéger les particuliers. C’est la priorité absolue », a-t-il déclaré. Mais il n’y aura « pas de bouclier tarifaire global pour toutes les entreprises ». Celles qui seront soutenues seront d’abord celles qui « consomment beaucoup de gaz et qui sont exposées à la concurrence internationale », a-t-il détaillé.


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« Quand j’écoute les Français et que je discute avec eux, je vois qu’ils ont parfaitement conscience que la liberté a un prix, que la défense de la liberté en Ukraine a un prix, que la défense de nos valeurs les plus fondamentales a un prix, a soutenu le ministre. Ce prix, nous faisons tout avec le président de la République et le premier ministre pour qu’il soit le plus supportable possible. »

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