Commentary on Political Economy

Wednesday 11 October 2023

MÉLENCHON! TU ES UN SALE COCHON!

 

JEAN-LUC MÉLENCHON

Mélenchon, le problème de toute la gauche

ÉDITORIAL

Le Monde


Le refus du leader de La France insoumise de qualifier de « terroriste » l’action du Hamas après son attaque contre Israël montre que la Nupes doit désormais s’affranchir de la tutelle de l’ancien candidat à la présidentielle.


Publié aujourd’hui à 11h34, modifié à 11h34   Temps deLecture 2 min.



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Si les mots ont encore un sens, ce qui se passe au sein de la gauche française est particulièrement grave. Depuis l’attaque surprise du Hamas contre Israël, samedi 7 octobre, Jean-Luc Mélenchon et ses proches refusent de qualifier de « terroriste » l’action d’un groupe islamiste qui s’est attaqué à des civils, a massacré des familles, pris en otage des enfants et déclenché une guerre meurtrière.


Mardi 10 octobre, devant la presse, la cheffe des députés de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a affirmé que son parti ne changerait pas « d’un iota » sa position consistant, comme l’a déclaré son leader, à mettre en parallèle « l’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas » et le « contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem ».


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Comme une grande partie de la gauche française, LFI s’est toujours positionnée en défenseuse du peuple palestinien opprimé. La radicalisation de la droite israélienne intervenue ces dernières années, sur fond d’indifférence occidentale, la révulse. C’est compréhensible, mais qu’au nom de cette indignation elle ne parvienne pas à qualifier correctement des atrocités commises au cours d’une opération terroriste, fomentée par une organisation extrémiste, la fait basculer dans autre chose : une forme de complaisance envers la violence la plus barbare.


Le leader des « insoumis » n’a rien fait pour arranger son cas en attaquant, lundi soir, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), qui avait appelé à des manifestations de soutien à Israël. Il a accusé cette instance « d’empêcher la solidarité des Français avec la volonté de paix », après avoir classé cet été son président, Yonathan Arfi, dans le camp de « l’extrême droite ».


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Que cherche Jean-Luc Mélenchon ? A renforcer sa base électorale dans les quartiers ? A monter les communautés les unes contre les autres ? A encourager l’antisémitisme ? A cautionner le terrorisme islamiste ? Toutes ces questions méritent d’être ouvertement posées. Non seulement au sein de son parti, mais aussi au sein des autres composantes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), tant le cas Mélenchon est devenu le problème de toute la gauche.


Que craignent-ils tous ?

Des voix se sont démarquées au sein de LFI : François Ruffin et Alexis Corbière ont condamné dès samedi, sans ambiguïté, l’acte terroriste du Hamas. Des voix se sont indignées au sein du Parti socialiste : Jérôme Guedj, député de l’Essonne, ancien proche de Jean-Luc Mélenchon, a fait part de son « dégoût ». La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a demandé solennellement que son parti sorte de la Nupes et renonce à « cette mésalliance qui emmène tout le monde dans le mur ».


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De fait, les relations au sein de l’alliance se tendent de plus en plus, mais l’heure de la grande explication n’a toujours pas sonné. Le premier secrétaire du PS résiste, la patronne des écologistes reste muette, le héraut du PCF, pourtant très critique envers Jean-Luc Mélenchon ces derniers temps, se tait lui aussi. Que craignent-ils tous ? De mettre à mal l’unité retrouvée de la gauche ? D’être pris en défaut de radicalité ou d’exposer leurs propres faiblesses programmatiques ?


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A chaque fois que le leader des « insoumis » les a heurtés par son comportement autoritaire, ses excès, son sectarisme, son attrait pour les régimes forts, ils ont protesté mais finalement courbé l’échine, sans voir qu’à chaque fois c’est un peu de leur valeur qu’ils sacrifiaient et de leur capital qu’ils perdaient. Il est plus que temps de s’affranchir de cette tutelle.


Le Monde

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