Commentary on Political Economy

Sunday 17 March 2024

 

Face à la Russie, «on ne peut pas laisser uniquement les Ukrainiens se battre à notre place», selon Nicolas Tenzer

Par E.B.
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Le président russe Vladimir Poutine s'apprête à prononcer son discours annuel devant l'Assemblée fédérale, à Moscou, Russie, le 29 février 2024.
Le président russe Vladimir Poutine s'apprête à prononcer son discours annuel devant l'Assemblée fédérale, à Moscou, Russie, le 29 février 2024. SPUTNIK / REUTERS

Pour l’analyste qui prône une action ferme dans la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a «totalement raison» d'envisager l'envoi de troupes. «Nous serions nous aussi capables physiquement de détruire la Russie», a-t-il déclaré sur France Info.

«Emmanuel Macron a totalement raison» au sujet de l’éventuel envoi de troupes françaises sur le terrain, a déclaré ce dimanche au micro de Franc Info Nicolas Tenzer, ancien haut fonctionnaire et l'un des principaux analystes de la guerre en Ukraine, connu pour ses positions très fermes vis-à-vis de la Russie. La veille, le président de la République a en effet réaffirmé «qu'à un moment donné», il faudra «peut-être avoir des opérations» en Ukraine.

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«C’est quelque chose que je propose depuis plus d’un an», a insisté le chercheur au CEPA (Center for European Policy Analysis), think tank américain basé à Washington. «Comme on est directement attaqué par la Russie, c’est notre guerre, pas seulement celles des Ukrainiens», a-t-il tranché. Et d’ajouter : «Peut-être qu’un jour Poutine nous attaquera de manière totalement militaire, ce n’est pas quelque chose qu’il faut exclure».

«La Russie n'est pas si puissante que ça»

Pour l’enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions géostratégiques, il est évident «qu’on ne peut pas laisser uniquement les Ukrainiens se battre à notre place»«On n’a jamais gagné une guerre quand on combat en arrière de cour, quand on fait combattre notre guerre par quelqu’un d’autre. Il y a un moment, il faut se poser directement la question de l’engagement. Et c’est ce tabou qu’Emmanuel Macron a voulu lever.»

Et d’après l’ancien haut fonctionnaire, «la Russie n’est pas si puissante que ça». «Économiquement, la Russie est un nain qui est en train de décliner. Elle connaît une fuite des capitaux, des talents. Voyez l’état des hôpitaux, des infrastructures, des écoles», a-t-il poursuivi. En précisant que le rapport entre les troupes russes et les troupes de l'Otan, sur le plan conventionnel, était «de 1 pour 20»«Nous serions nous aussi capables physiquement de détruire la Russie», a-t-il finalement tranché, en répondant aux journalistes qui l’interrogeaient sur l’arme nucléaire et les techniques de dissuasion de Vladimir Poutine.

Mais ce scénario n’est pas souhaitable, a insisté Nicolas Tenzer. «C’est pour cela que nous devons accélérer la fourniture de munitions et d’armes de toute nature. Il faut donner l’autorisation aux Ukrainiens et leur fournir les armes pour attaquer le territoire russe».

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