Commentary on Political Economy

Friday 5 March 2021

« Huawei est une arme stratégique de l’Etat chinois pour réprimer les Ouïgours »

La région du Xinjiang, où Pékin réprime cette communauté turcophone, est utilisée comme un laboratoire de l’Etat policier du XXIe siècle avec la collaboration de l’entreprise chinoise de télécommunication, dénonce l’anthropologue et sinologue Adrian Zenz, dans une tribune au « Monde ».

Publié hier à 17h00, mis à jour à 07h01   Temps deLecture 4 min.

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Le logo de Huawei, à Shanghaï, en Chine, le 23 février.

Tribune. Pour avoir outrepassé les cent vingt secondes autorisées lors de son passage aux toilettes, Gulzira Auelhan reçoit des électrochocs à la tête. Oui, à la tête, car, selon ses gardiens, ces chocs laisseraient plus de traces sur d’autres parties de son corps. L’histoire horrifiante de Mme Auelhan ne remonte pas à la terrible époque de la Révolution culturelle mais date bien de 2018, il y a à peine trois ans. Gulzira est une femme kazakhe du Xinjiang, cette région du nord-ouest de la Chine où près d’1,8 millions de personnes de minorités turcophones et à majorité musulmanes (principalement des Ouïgours) sont internées dans des camps de rééducation.

Le Xinjiang est le laboratoire sans précédent de la répression chinoise. Cette expérimentation à grande échelle est, entre autres, rendue possible par Huawei.

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Par deux fois, l’entreprise de télécommunication a nié et démenti toute collaboration et participation à la répression du Xinjiang. La première fois, John Suffolk, responsable mondial de la cybersécurité et de la protection de la vie privée chez Huawei, expliquait que l’entreprise n’entretenait que des relations commerciales et que les autorités de sécurité de l’Etat chinois n’étaient pas des clients directs. La seconde, le vice-président de Huawei au Canada déclarait : « Nous vendons notre technologie au monde entier. Nous n’avons pas connaissance de l’usage de nos clients. » 

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