Commentary on Political Economy

Saturday 26 February 2022

 Guerre en Ukraine : assumer le coût des sanctions contre la Russie

La leçon des sanctions adoptées depuis 2014 en réaction à l’annexion de la Crimée par la Russie, à l’intervention dans le Donbass et à la destruction de l’avion civil de Malaysia Airlines est aujourd’hui évidente : ces décisions mesurées, sans conséquences négatives majeures pour les économies européennes, ont puni la Russie mais sont restées sans effet sur son comportement. Les sanctions personnelles sont politiquement symboliques. Les sanctions vraiment efficaces sont celles dont l’ampleur a forcément un coût pour les pays qui les émettent. Un réel isolement économique de la Russie provoquera inévitablement en retour une hausse de l’inflation, une baisse de la croissance, des perturbations sur les marchés financiers.


Affronter le prix de la solidarité

La vérité doit être dite aux opinions publiques européennes. S’il y a consensus actuellement au sein des démocraties occidentales, c’est sur une non-intervention directe de leurs forces armées en Ukraine, pays auquel elles ne sont pas liées par un traité de défense. Il y a également consensus sur le fait que la Russie est l’agresseur et que son invasion de l’Ukraine met en péril non seulement le droit international, mais aussi tout l’édifice de la sécurité en Europe. Si l’on considère que cet enjeu est existentiel pour nos démocraties, il y a, au minimum, un prix économique à payer. Penser peser sur la Russie sans sacrifices est une illusion.


Alors que l’armée, les dirigeants et les civils ukrainiens opposent une résistance héroïque à l’envahisseur russe, le moment est venu pour les dirigeants politiques européens d’affronter clairement le prix de la solidarité et d’y préparer les opinions publiques. Reculer devant le coût des sanctions aujourd’hui, c’est s’exposer à devoir payer un prix infiniment plus lourd si Vladimir Poutine atteint son objectif en Ukraine.

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