Commentary on Political Economy

Wednesday 13 December 2023

DISMEMBER PUTIN AND RUSSIA!

 

Ukraine : la mauvaise option de la faiblesse

Le remplacement de Kevin McCarthy par Mike Johnson au poste de speaker (président) républicain de la Chambre des représentants, à la suite d’un chantage de la minorité trumpiste, a rendu l’affaire encore plus complexe. Cet élu sans grande expérience assure tirer sa vision du monde de la Bible. On doit pouvoir trouver des traités plus étayés en matière de géopolitique.

Pour contrer les arguments du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, venu le 12 décembre plaider la cause de son pays à l’occasion de sa deuxième visite aux Etats-Unis en moins de quatre mois, les républicains, loués par le Kremlin, ce qui est rarement un certificat de patriotisme, ont beau jeu de mettre en avant une nouvelle « fatigue » américaine.

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Selon un sondage publié par le Financial Times le 10 décembre, près de la moitié des électeurs américains (48 %) pensent que les Etats-Unis dépensent déjà trop d’argent pour aider l’Ukraine. Les électeurs républicains sont 63 % à le penser, contre 32 % de démocrates. La perception très sombre que l’opinion publique américaine se fait de l’état de son économie, que démentent de nombreux indicateurs macroéconomiques, y contribue certainement.

Echec de la contre-offensive ukrainienne

On reconnaît dans cette réticence à soutenir un pays agressé l’influence de Donald Trump, qui ne cesse de plaider pour la grandeur d’une Amérique claquemurée dans ses frontières et qui trouve bien des avantages aux régimes autoritaires. Cet affaissement est pourtant un piètre calcul à plus d’un titre. Si l’histoire récente est d’un quelconque enseignement, il est évident que toute lassitude occidentale sera interprétée par Vladimir Poutine comme une invitation à prolonger les combats en espérant qu’ils tournent à son avantage.

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L’échec de la contre-offensive ukrainienne annoncée avant l’été pèse évidemment sur la détermination des alliés de Kiev, mais l’option d’une négociation avec le maître de Moscou restera illusoire tant que l’Ukraine s’y engagera en position de faiblesse. Vladimir Poutine s’est trop enfermé dans une vision paranoïaque du rapport à l’Occident pour être capable de s’engager dans un dialogue visant à répondre au mieux aux intérêts stratégiques des deux camps en présence.

Il en a encore fait la preuve en se félicitant il y a quelques jours que les Ukrainiens n’aient « plus de munitions » et en en concluant qu’ils n’avaient pas d’« avenir ». L’homme qui a sacrifié celui à long terme de la Russie en la faisant totalement basculer dans une économie de guerre ne lui offre pourtant d’autre perspective qu’un cinquième mandat présidentiel, un de plus, garanti par un simulacre d’élection. En s’obstinant dans leur refus d’aider l’Ukraine, les élus républicains s’enrôlent à son côté et alimentent le procès en inconsistance instruit contre les démocraties par les dictatures.

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